• L'idée me tentait depuis longtemps, pour cet extrait d'Esperluette, ce sera chose faite : une séquence. Mais étant tombé en panne de papier et de pastel noir dimanche dernier, il me faudra d'abord achever les deux dessins précédents.

    Partie I, Extrait III : Allonger démesurément le bras de Saint-Antoine vers cette lune bifide qu'il faut agrandir, et probablement, retravailler le cadrage de la croix (je la voudrais coupée par le bord de feuille).
    Partie I, Extrait II : Encore mal foutu et sans idée graphique précise, le déclic n'est toujours pas là, mais je garde l'idée.

    La composition ci-dessus est une oeuvre de Blowup pêchée sur http://www.zyeuter.com, dont la visite s'impose évidemment. Je l'ai choisie parce qu'il s'agit, comme dans l'extrait à illustrer, de croiser les lieux et les passants, dans un montage que je trouve ici très astucieux.

    Filiiip


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  • II

    Le trottoir défile uniforme rectiligne uniforme une femme en chair et en os me tourne le dos et je me coince les doigts dans le tic-tac de ses jambes transparentes au creux de ses cuisses invisibles je devine les nâcres rares et les rares épices.

    Je me mets à faire des multiplications par deux avec mes pas et au moment où je parviens à sa hauteur ni vu ni connu je glisse mes obsessions dans l'interstice bicéphale de son décolleté CQFD.

    La blancheur indélébile de sa poitrine me va droit au coeur aussi pour apaiser mes pulsations incontrôlées et cardiaques je titube l'air de rien jusqu'à la terrasse d'un café.

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  • Bientôt troublé j'ai enfin l'idée de m'évader je fais alors grincer du mieux que je peux les gonds immenses de la porte et m'échappe de l'église l'air tiède de la petite place m'attend depuis plus d'une demi-heure il me prend par la main et nous allons tous deux promener en ville notre besoin d'en savoir plus.

    Lumière lumière qui t'abreuves du sang des autres lumière qui violentes la peau des femmes lumière qui tyrannises les regards qui t'adorent lumière ma criminelle complice allons encore vers le jour accomplir quelque abominable forfait !

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  • "La tentation de Saint-Antoine", Félicien Rops, 1878, Musée F. Rops, Namur

    Commentaire de Sigmund Freud :
    "Le graveur a choisi le cas exemplaire du refoulement dans la vie des saints et des pénitents. Un moine ascète s'est réfugié - sûrement pour fuir les tentations du monde - près de l'image du Sauveur crucifié. Alors cette croix s'affaisse comme une ombre et, rayonnante, s'y substituant, s'élève à sa place l'image d'une femme nue aux formes épanouies, également dans la position du crucifiement. D'autres peintres, dont la pénétration psychologique était moindre, ont placé, dans les représentations analogues de la tentation, le péché insolant et triomphant quelque part à côté du Sauveur sur la croix. Seul Rops lui a fait prendre la place du Sauveur lui-même sur la croix; il paraît avoir su que le refoulé, lors de son retour, surgit de l'instance refoulante elle-même..."


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  • Voici Saint-Antoine dans le galop d'un accès de toux levant une croix souffreteuse aux cieux tourbillonageux il déchire sa voix en mille morceaux mais rien n'y fait par dessus le décolleté de la nuit tombée tout à coup le globe charnel de la lune s'esquisse.
    Saint-Antoine ferme les yeux pour mieux voir les pâleurs vénielles de la lune effrayé par tant de tentations il déroule un Vade Retro grandeur nature et le brandit en direction de l'allumeuse fatale erreur.

    Voici que l'astre se change en anus comment au beau milieu de l'immaculée vesprée l'incongru d'un trou du cul ? le coeur sanguignolant de Saint-Antoine s'épanche en vertueusetés inutiles nul salut désormais son âme déjà frissonne de caresses gutturales il a beau réciter la troisième déclinaison les dernières volutes de brouillard se dissipent en spirale dessinant l'orifice inexorable.

    Agrippé à son auréole Saint-Antoine se lamente : "Fuyez visions insanes chairs illusoires rondeurs factices beautés dérisoires orgies funestes tentations infernales que me torturez-vous de vos blancheurs hallucinogènes hélas mes sens se perdent dans vos brumes anthropomorphes ô voûte callipyge de quel érectile phantasme allez-vous encore m'édifier voyez mes membres roidis vers vos splendeurs occultes je vous en prie libérez ma pauvre âme ignorante de ces plaisirs de carton-pâte".

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