• Théo Van Doesburg

    En coloriant mes bouteilles de jaune, rouge et bleu, je pensais forcément à Piet Mondrian. Mais plutôt que de coller une reproduction de cet artiste ultra récupéré et ultra galvaudé, je suis allé chercher une reproduction de Théo Van Doesburg, fondateur avec Piet Mondrian de la revue De Stilj. Les deux hommes, pourtant, se fâcheront rapidement. Mondrian, puriste jusqu'à l'intégrisme, reproche à Van Doesburg de s'écarter de la ligne droite, c'est le cas de le dire, définie dans le manifeste du néo-plasticisme. Van Doesburg, en effet, s'autorise volontiers quelques fantaisies. La diagonale, par exemple, constitue pour Mondrian une impardonnable hérésie.

    J'ai donc choisi cette reproduction, que j'ai glanée sur le Net, sans en trouver les références. De l'oeuvre, je ne peux donc mentionner ni le titre, ni l'année, ni le lieu de conservation...

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  • Quand j'ai écrit ce passage d'Esperluette, à l'époque, c'était à la vodka que je pensais (et que je carburais :-))

    J'aime le design très racé de la bouteille d'Absolut. Dans cette photo, la présence de couleurs vives me rappelle à Warhol, et aux traitements qu'il appliquait aux Marylins et autres.

    Bref, je crois bien que je tiens l'idée de départ pour cette illustration, je n'ai donc plus qu'à m'y frotter...

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  • "Campbell's soup cans", Andy Warhol, 1962, New-York, MoMA

    Je pense me baser sur l'idée d'accumulation pour illuster cet extrait : un rayonnage d'alcools dans l'épicerie de nuit.

    La première image qui m'est venue est celle des "Campbell's soup", dont le message qu'elle adresse à la société de consommation me semble intéressant à croiser avec cet extrait. Pour les mêmes motifs esthétiques et éthiques, j'ai aussi cherché des accumulations de bouteilles d'Arman, mais je n'ai rien trouvé.


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  • Loin des stupeurs enlacées je me dirige non par hasard vers une épicerie de nuit que les néons tyrannisent de blancs aveugueulants où les bouteilles d'alcool fort étalées pareilles à des putes à cent balles la gueule de bois me déglinguent la cervelle elles et leurs reflets de brutes or l'une d'elles en forme d'illusion perdue m'attire sourdement par son ennui désespéré alors je la saisis et ses hanches glacées me brûlent les doigts.

    Puis d'entre les rayons je résous le labyrinthe qui mène à la sortie et la caissière fait une démonstration par l'absurde avec le seul mascara de ses yeux seuls enfin je glisse un billet dans le tiroir-caisse et vais asseoir mes idées douteuses au bas d'un monument classé historique quand une vieille bigote qui faisait semblant de marcher sur l'allée me montre un luminaire du bout de sa canne et s'écrie : "R'gardez donc un peu l'soleil 'vec sa grande gueule et ses rayons incidents".

    Bras dessus bras dessous avec l'horizon je regarde le ciel par le cul du flacon d'où la terre est bleue comme du sang coagulé le goulot alcoolique rebondit sur mes dents incisives avec un bruit de Harley-Davidson ma tête s'est progressivement déformée jusqu'à devenir parfaitement cubique mes paupières sont des enseignes lumineuses où clignotent les lettres SOS.


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