• Esperluette, Partie V, Extrait I

    V

    Je regarde dans la rue où les filles sont désirables avec leur postérieur en oméga minuscule et leurs rires imbéciles une insolente gravitation de mâles en éructation perpétuelle font autour d'elles une ronde qu'ils leur dédicacent.

    Dans ma chambre de trois mètres de largeur pour cinq de longueur je siffle "Pleurémoi fruit des lèvres" et dehors dans la rue à trois points de fuite on entend bien qu'ils se moquent de moi aussi mon imagination s'amourache de la première venue et s'enivre dans sa chevelure virtuelle qui ondoie bien sûr comme un dos nu fait l'amour mais l'amour ne se fait pas d'ailleurs les anges n'ont pas de sexe.

    Et puis quand le soleil bascule sur l'horizon je descends dans la rue revêtu de mes grands gestes pour balayer les bris de joie que leurs éclats ont éparpillé certains sont roses d'autres sont roses et il y en a aussi des roses les fleurs stylisées du soleil couchant s'étiolent en soupirs lumineux moirant cette verroterie de silences insoupçonnés (ma douleur non feinte est une poussière dans l'œil).

    J'ai dans la bouche les acides surannés de ma salive inutile je sais bien que le bonheur ça n'arrive qu'aux autres je lis dans mes crachats doux amers semence infertile une avenir qui est le mien un avenir qui dit EN CAS D'URGENCE BRISEZ LA VITRE.

    Maintenant il fait nuit.


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