• La maîtresse de mon 'tit blondinet a écrit sur son cahier cette remarque d'une haute valeur pédagogique : "Ne tient pas bien son feutre". Je laisserai à ladite maîtresse l'adresse de ce blog, et je sais déjà quel constructif commentaire elle m'adressera : "Filiiip ne tient pas bien son pastel".

    Je laisse à voir le tout premier croquis que j'ai tracé, un peu automatiquement, pour rentrer dans le processus de dessin - s'agissant d'illustrer la partie VI et cet extrait en particulier : "Les baisers virtuoses feront de nos lèvres une seule bouche".

    On y note surtout que "Filiiip ne tient pas bien son crayon".

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  • "Jeune homme à sa fenêtre", Gustave Caillebotte, 1875

    Je disais dans mon post précédent avoir éliminé Caillebottre, trop urbain, et Corot, trop bucolique.

    En fait, Corot, je le garde pour le prochain extrait. Et Caillebotte, finalement, je le montre quand même... C'est ainsi l'occasion de raconter l'histoire édifiante du fameux "Legs Caillebotte". Le genre d'histoire qui met crucialement en perspective les dangers de la "bien-pensance" dans notre société contemporaine...

    Donc : peintre, collectionneur et mécène des impressionnistes, Gustave Caillebotte, dans le but de léguer à sa mort sa collection de Monet, Cézanne et autres Renoir à l'Etat, avait rédigé, non sans une grande clairvoyance, la clause testamentaire suivante :

    "Je donne à l'Etat les tableaux que je possède ; seulement, comme je veux que ce don soit accepté et le soit de telle façon que les tableaux n'aillent ni dans un grenier ni dans un musée de province, mais bien au Luxembourg et plus tard au Louvre, il est nécessaire que s'écoule un certain temps avant l'exécution de cette clause jusqu'à ce que le public, je ne dis pas comprenne, mais admette cette peinture. Ce temps peut-être de vingt ans au plus. En attendant mon frère Martial, et à son défaut un autre de mes héritiers, les conservera. Je prie Renoir d'être mon exécuteur testamentaire ..."

    Caillebotte décède en 1894 d'une attaque d'apoplexie. Les académistes, conduits par Gérôme, essaient alors d'empêcher l'entrée dans le patrimoine artistique de la France de ces tableaux qui avaient été systématiquement refusés au Salon Officiel, et l'Institut de France refuse dans un premier temps le legs Caillebotte aux Musées Nationaux français.

    En 1896, l'Etat autorise finalement les Musées Nationaux à sélectionner dans l'embarassant legs Caillebotte les toiles dignes de figurer au musée du Luxembourg. Ceux-ci refuseront quasiment la moitié des 67 tableaux de la collection, et les rescapés seront présentés dans une annexe du musée du Luxembourg en 1897.

    L'exposition va alors susciter de violents remous et provoquer un scandale politique à l'instigation de Gérôme et dix-sept de ses collègues, membres de l'Institut. Le Sénat sera ainsi saisi de l'affaire !

    Mais toute l'ironie de l'histoire est là :

    Car c'est ce don qui permet aujourd'hui à la France de disposer dans son patrimoine d'œuvres majeures de Monet, Degas, Sisley, Renoir...Les oeuvres refusées furent, quant à elles, rachetées par un certain Docteur Barnes dont la collection d'impressionnistes est maintenant enviée par nos musées nationaux (cf l'exposition de la Fondation Barnes au Musée d'Orsay en 1993) !


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  • Maurice Utrillo, "Scène à Montmartre", 1935, Collection privée

    Je cherchais la vue, si possible en hauteur, d'une rue évoquant la ville, avec nécessairement, une fenêtre pour regarder, une passante pour aimer, et la suggestion d'un square, d'un parc, d'une nature pour rêver. J'ai pensé à Caillebotte : trop urbain, puis à Corot : trop bucolique ! J'ai aussi pensé à Utrillo, dont le Montmartre est encore un village parisien, avec sa géométrie citadine et son atmosphère champêtre. Or chez Utrillo, les rues sont plus que traversées par les passants, elles en sont véritablement habitées. Voilà donc exactement ce que je cherchais !

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