• "Man ascending stairs", Eadweard Muybridge, 1884-1885

    Je voulais essayer la technique de Duchamp dans son "Nu descendant un escalier" : un mouvement décomposé et recomposé. Mais voilà, comment obtenir un tracé réaliste des différentes phases d'ascension de l'escalier ? Je parle d'ascension et non de descente, parce que dans l'extrait à illustrer, c'est vraiment le : "tu montes chéri ?". Allais-je, donc, demander à quelque bonne âme de devenir mon modèle ? A poil dans la cage d'escalier ? Et quand bien même, parviendrais-je à saisir les justes attitudes instant après instant ?

    Et je me suis rappelé de la photo ci-dessus. Elle était, tout simplement, en couverture d'un bouquin de maths que je trimbalais dans mon cartable hier encore, lorsque j'étais au lycée (!). Par le miracle de l'intercession googlienne, je l'ai retrouvée sur Internet en trois secondes (avec la requête : "photo décomposition mouvement").

    C'est donc un certain Eadweard Muybridge qui en est l'auteur : http://fr.wikipedia.org/wiki/Eadweard_Muybridge . Pour obtenir ce résultat, il a inventé un truc génial : le zoopraxiscope ! Pour l'anecdote, c'est avec cet appareil qu'il a pu prouver qu'un cheval au galop avait parfois ses "quatre fers en l'air", si je puis dire (aucune jambe ne touchant le sol).

    Maintenant que j'ai mis la main sur cette photo, je n'ai plus qu'à manier le pastel de l'autre main...

    PS : Toujours par l'entremise googlienne, en cherchant dimanche soir des reproductions du tableau de Duchamp, je suis tombé sur cette série rigolote : http://michel.cambon.free.fr/ampere/salle5.htm#lala

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  • "Nu descendant un escalier", Marcel Duchamp, 1912, Philadephia Museum of Art

    Les escaliers, la nudité : l'extrait me fait penser à cette oeuvre célèbre du Duchamp cubiste. Cubiste certes, mais le tableau est tout de même refusé par les cubistes eux-même au Salon des Indépendants de 1912 ! Grief : le sujet, le titre, le traitement ne répondent pas à l'orthodoxie canonique de la révolution cubiste. Toutes les révolutions, hélas, ont leurs idéologues et leurs censeurs... Duchamp aura sa revanche, rendant finalement après lui toute révolution artistique impossible (enfin bon, ce que j'en pense, ça se discute quand même !)

    Une monographie du tableau a été réalisée par Arte, dont un extrait ici : http://www.artevod.com/player.do?method=playSample&mediaId=1261


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  • Je marche.

    Je marche à contre-jour.

    Je marche à contre-jour sur fond monochrome la rumeur de la foule interprète un prélude de Chopin mais le trottoir en fait exprès d'être gris à chaque pas je regrette l'instant qui s'échoue aussi je cherche au hasard des murs le réconfort des graffiti dégoulineux soudain une voix émouvante me tire de mes hallucinations aléatoires : "C'est deux cents l'amour".

    Vingt-quatre marches plus haut nos deux corps nudâtres s'effarent sur un pauvre matelas j'ai au creux de mes mains bleues la tiédeur épaisse et odorante de ses deux seins et je ne sais pas à quoi penser à peine goûté-je le tempo indifférent de sa respiration et la douceur un peu crue de ses yeux noirs quand chute une jouissance incrédule la chambre était obscure.

    Un merci bizarre et vingt-quatre marches plus bas je retrouve les gris inquiétants du trottoir toute la journée je serrerai les poings au fond de mes poches pour garder sur mes paumes l'empreinte piquante de l'amour à deux cents.

    Et je marche.

    Déjà le soleil n'est plus qu'une pomme trop mûre qui tombe des arbres dans les rues pavées de ciel mandarine des filles en robes d'amoureuses valsent aux bras des bandonéons au comptoir des guinguettes le bois sent bon la bière pas chère et le rire des hommes un peu saouls.

    Et je marche et je me cogne aux perpendiculaires des boulevards périphériques et bousculé par les rues adjacentes et le long des longs trottoirs qui s'entrechoquent et je marche et j'enjambe les heures qui roulent à terre.


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  • Et voilà ! Finalement, je n'ai pas fait plus qu'une mise au propre de l'anamorphose.

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  • "Lampions", Jean-Paul Riopelle, 1958

    Avis aux provençaux : A NE RATER SOUS AUCUN PRETEXTE ! Depuis la semaine dernière, et jusqu'au 4 février 2007...

    Cette exposition est organisée par le Musée des beaux-arts de Montréal et a été préalablement présentée pendant l'été 2006 au Musée de l'Ermitage de Saint-Pétersbourg en Russie. L'exposition compte à Marseille cinquante-quatre oeuvres, couvrant l'ensemble de la carrière du peintre, de la fin des années 1940 jusqu'à sa dernière production datant de la fin des années 1980 et du début des années 1990.  Elle réunit une sélection des créations de l'artiste appartenant à la collection du musée, complétée par plusieurs prêts importants qui incluent des pièces remarquables des années 1950 et 1960, provenant en particulier de la collection de la société Power Corporation du Canada.

    J'aimais déjà Riopelle, je me suis donc précipité là-bas, et j'en reviens avec cette conviction : 
    Riopelle est un artiste majeur du XXème siècle.

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