• "La tentation de Saint-Antoine", Félicien Rops, 1878, Musée F. Rops, Namur

    Commentaire de Sigmund Freud :
    "Le graveur a choisi le cas exemplaire du refoulement dans la vie des saints et des pénitents. Un moine ascète s'est réfugié - sûrement pour fuir les tentations du monde - près de l'image du Sauveur crucifié. Alors cette croix s'affaisse comme une ombre et, rayonnante, s'y substituant, s'élève à sa place l'image d'une femme nue aux formes épanouies, également dans la position du crucifiement. D'autres peintres, dont la pénétration psychologique était moindre, ont placé, dans les représentations analogues de la tentation, le péché insolant et triomphant quelque part à côté du Sauveur sur la croix. Seul Rops lui a fait prendre la place du Sauveur lui-même sur la croix; il paraît avoir su que le refoulé, lors de son retour, surgit de l'instance refoulante elle-même..."


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  • Voici Saint-Antoine dans le galop d'un accès de toux levant une croix souffreteuse aux cieux tourbillonageux il déchire sa voix en mille morceaux mais rien n'y fait par dessus le décolleté de la nuit tombée tout à coup le globe charnel de la lune s'esquisse.
    Saint-Antoine ferme les yeux pour mieux voir les pâleurs vénielles de la lune effrayé par tant de tentations il déroule un Vade Retro grandeur nature et le brandit en direction de l'allumeuse fatale erreur.

    Voici que l'astre se change en anus comment au beau milieu de l'immaculée vesprée l'incongru d'un trou du cul ? le coeur sanguignolant de Saint-Antoine s'épanche en vertueusetés inutiles nul salut désormais son âme déjà frissonne de caresses gutturales il a beau réciter la troisième déclinaison les dernières volutes de brouillard se dissipent en spirale dessinant l'orifice inexorable.

    Agrippé à son auréole Saint-Antoine se lamente : "Fuyez visions insanes chairs illusoires rondeurs factices beautés dérisoires orgies funestes tentations infernales que me torturez-vous de vos blancheurs hallucinogènes hélas mes sens se perdent dans vos brumes anthropomorphes ô voûte callipyge de quel érectile phantasme allez-vous encore m'édifier voyez mes membres roidis vers vos splendeurs occultes je vous en prie libérez ma pauvre âme ignorante de ces plaisirs de carton-pâte".

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  • "L'origine du monde", Gustave Courbet, 1866, Musée d'Orsay, Paris






    Suite à ma conversation avec E., gentille visiteuse de ce blog, juste une petite explication à propos du dessin "Partie I, Extrait II : oh"...

    C'est évidemment le Christ qui est à l'origine du christianisme, et c'est évidemment Marie qui est "à l'origine" du Christ. Le dessin met en avant cette "origine" par la référence au fameux tableau de Courbet. Au passage, que le sexe soit représenté par une croix permet de suggérer la virginité de Marie, cette croix donnant, me semble-t-il, l'idée d'une fermeture.

    Mais surtout, c'est ici la rencontre entre la vie et la mort qui m'intéresse. En effet, le Christ est mort sur la croix, et pourtant, c'est par une croix que sa naissance est désignée. Alors, à ce sujet, tout d'abord : en donnant la vie, me disait un jour une amie nouvellement maman, j'ai aussi donné la mort, puisque toute vie aboutit à la mort.

    Concernant le Christ, on peut aller beaucoup plus loin, puisque qu'il est mort ET ressuscité. Donc, par cette croix qui donne la mort et qui donne la vie, on retrouve la suggestion de cette "mort-résurrection". Au final, le projet de ce dessin est d'envisager l'origine du christianisme (donc) dans la double naissance du Christ : une naissance, charnelle, du ventre de Marie, et une seconde naissance, spirituelle, suite à la crucifixion.

    Voilà voilà...

    Filiiip


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  • On trouve parfois, dans les églises, des statues portant une église miniature. Par exemple ici, Anne de Kiev, en l'abbaye Saint-Vincent de Senlis.

    Pour illustrer le second extrait d'Esperluette, je pense faire référence à cette iconographie, une péripatéticienne en lieu et place de la reine...


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  • L'origine du christianisme...

    Ce dessin ébauche une idée qui s'est imposée à moi quand j'ai cherché à illustrer le second extrait (post précédent). Plus qu'une idée, c'est même une évidence, une évidence telle que ce n'est même plus un blasphème. La croix comme origine du monde...

    Pourtant, je préfère trouver autre chose...


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